Rapport Intégré 2022

Relever les défis technologiques

Penser notre secteur à l’échelle de mutations profondes

Relever les défis technologiques

Relever les défis technologiques

Après une décennie de digitalisation accélérée, accentuée lors de la crise sanitaire, les banques se sont largement transformées afin de mieux répondre aux nouveaux usages et attentes de leurs clients. Elles ont notamment réalisé des avancées significatives en termes d’innovation, de relation client et d’efficacité opérationnelle. Décryptage et éclairage par Dominique Fleury, Responsable du département IT Payment Services et Coordinatrice IT du pôle Commercial, Personal Banking & Services.

Dominique Fleury,Responsable du département IT Payment Services et Coordinatrice IT du pôle Commercial, Personal Banking & Services

Dans un contexte de forte transformation du secteur bancaire, quels sont selon vous les principaux défis technologiques auxquels il est confronté ?

Dominique Fleury → Nous devons considérer quatre éléments moteurs : nos clients, qui ont de nouveaux besoins ; nos concurrents traditionnels et nouveaux comme les néobanques/fintechs, qui répondent déjà aux besoins digitaux des clients ; la réglementation, qui est de plus en plus exigeante ; et bien sûr la technologie, qui nous oblige à moderniser nos systèmes historiques. Nous devons également assurer la continuité de service, car il est très important pour nos clients de pouvoir réaliser leurs opérations, notamment de banque au quotidien, quand ils le souhaitent. S’ajoutent à ces constantes quatre défis cruciaux : la sécurité ; la maîtrise des coûts et la performance opérationnelle ; le maintien des compétences ; et la sobriété numérique.

Quelles sont les nouvelles technologies les plus investies par les banques ?

D. F. → Nous investissons dans beaucoup de technologies différentes. Il s’agit avant tout d’identifier celle qui est la plus adaptée à un usage donné. La technologie n’est pas une fin en soi. Elle fait partie d’une équation, aux côtés de l’utilité pour nos clients et nos collaborateurs et du coût d’appropriation et d’entretien pour la banque. Parmi les technologies les plus explorées, l’intelligence artificielle (IA) occupe déjà une place importante. En traitant une grande masse d’informations, elle apporte de l’aide à la décision et contribue à l’efficacité opérationnelle. Au centre de divers projets, souvent en lien avec les places financières, la blockchain permet de réaliser des opérations financières avec une plus grande réactivité dans un écosystème coopératif. L’internet des objets (IoT) est également porteur pour gérer les paiements, notamment en mobilité. L’ambition est de tirer le meilleur parti de chaque technologie de façon industrielle et maîtrisée.

Quels moyens BNP Paribas déploie-t-il face à ces challenges ?

D. F. → La technologie est au cœur de notre plan stratégique GTS 2025. Pour les équipes IT, contribuer étroitement à la transformation stratégique de la banque est à la fois une grande fierté et une grande responsabilité. Nos systèmes d’information doivent évoluer pour devenir des services IT qui peuvent être consommés dans un écosystème où les données sont partagées afin de gagner en efficacité et de créer de la valeur grâce à de nouvelles utilisations de celles-ci, dans un environnement toujours plus sécurisé et en conformité avec les législations en vigueur. Avant cela, nous avons trois fondamentaux : nous assurer que BNP Paribas fonctionne chaque jour avec le bon niveau de qualité et d’efficacité ; protéger le Groupe et nos clients ; accompagner nos collaborateurs face aux changements. Et pour transformer nos systèmes, nous activons nos leviers digitaux. Outre le cloud dédié, et la montée en puissance des API(1), nous disposons d’une IT Marketplace accélérant le partage des actifs informatiques entre producteurs et distributeurs de services. Une source d’intelligence collective pour la communauté IT. Les nouvelles façons de travailler et d’apprendre constituent aussi une réponse indispensable à ces défis. Je pense, bien sûr, à la diffusion des pratiques agiles qui remettent le client au centre de nos priorités, mais également à l’évolution de la formation. En lien avec les équipes RH, nous mettons par exemple à disposition un portail dédié, l’IT Academy, sur lequel nos collaborateurs et nos collaboratrices peuvent accéder immédiatement aux modules de leur choix en toute autonomie. Enfin, nous poursuivons notre collaboration avec l’écosystème des fintechs. Notre démarche d’accompagnement ciblée et structurée vise à maximiser l’industrialisation de nos projets, dans une logique d’accélération de notre développement, tout en améliorant l’expérience de nos clientes et de nos clients.

Comment abordez-vous ces défis ?

D. F. → L’atteinte de notre objectif de modernisation des systèmes d’information du Groupe dépend de trois étapes clés : la finalisation des programmes majeurs visant à renforcer la sécurité et la robustesse de nos systèmes d’information, la poursuite du déploiement des initiatives clés lancées depuis 2019 pour accélérer la digitalisation du Groupe (telles que le cloud, les API, l’IA…) et le lancement de nouvelles initiatives stratégiques pour accompagner l’ouverture de notre système d’information vers de nouvelles opportunités. C’est à la fois complexe et très stimulant.

(1) Interfaces de programmation d’application.