L’accélération du changement climatique, couplée à l’épuisement programmé de la biodiversité, exige l’évolution vers un modèle de développement décarboné, moins énergivore, plus circulaire et résilient. Le franchissement de six des neuf limites planétaires(1), fixées par un collectif de scientifiques, accroît le risque de déstabiliser l’environnement de manière irréversible, avec des impacts majeurs sur les êtres vivants. Explications avec Rhian-Mari Thomas, Directrice Générale du Green Finance Institute, et Vincent Sciandra, fondateur et CEO de la cleantech METRON.
Dans ce contexte de dérèglements grandissants, tous les acteurs doivent se mobiliser sans tarder. « Les données les plus récentes démontrent que nous surexploitons les ressources planétaires d’au moins 75 %, observe Rhian-Mari Thomas, Directrice Générale du Green Finance Institute. Cela revient à vivre sur 1,75 Terre ! Les entreprises ne peuvent plus ni ignorer la dégradation de la biodiversité ni laisser sa résolution aux seuls États ou aux organisations non gouvernementales (ONG). » « C’est d’autant plus vrai, complète Vincent Sciandra, fondateur et CEO de la cleantech METRON, que, compte tenu du rôle de la nature dans l’absorption du CO2, nous devons agir simultanément contre le changement climatique et la perte de biodiversité. »
Pour rendre l’industrie plus verte, METRON cible la réduction de l’empreinte carbone des entreprises. « À l’aide de nos plateformes technologiques, nous leur donnons les clés pour mesurer leurs consommations énergétiques et planifier leur transition écologique. Pour cela, nous les aidons à bâtir, dans une échelle de temps contrainte, un plan d’action précis, qui peut passer par un changement de machine, de comportement ou encore de recette. Si la transition est complexe, la volonté de se transformer est de plus en plus partagée. La mesure nous permet d’identifier les actions les plus efficaces pour faire de cette volonté une réalité », précise Vincent Sciandra.
De son côté, le Green Finance Institute agit afin de débloquer les obstacles au déploiement à l’échelle de solutions en faveur de la nature. En effet, le besoin de financement annuel pour la restauration de la nature est tel – 665 milliards d’euros au niveau mondial, selon les estimations de la dernière Convention sur la diversité biologique (CDB 15) – qu’il est essentiel de s’ouvrir à des investissements et à des acteurs privés. « Nous appuyons l’offre de projets “prêts-à-investir”, notamment la séquestration du carbone et la réduction des risques d’inondation. Nous renforçons aussi la demande en collaborant avec les investisseurs privés pour les inciter à s’engager sur ces marchés émergents en lien avec la nature », détaille Rhian-Mari Thomas.