Rapport intégré 2020

À l’écoute des changements

William De Vijlder, sur la crise sanitaire et les perspectives économiques.

Les perspectives de croissance mondiale et européenne pour 2021 sont positives et le Groupe entend y contribuer.

Le point de vue de William De Vijlder, Directeur de la Recherche économique de BNP Paribas

Quel bilan économique peut-on tirer de l’année 2020 ?

William De Vijlder : Dès le début de la crise, les gouvernements et les banques centrales ont dû prendre des mesures fortes pour atténuer l’impact de la crise sanitaire sur la situation financière des ménages et des entreprises. Comme la majorité des acteurs bancaires, BNP Paribas s’est immédiatement associé à ces efforts en octroyant des crédits, en aidant ses clients à augmenter leurs fonds propres ou à émettre de la dette, tout en continuant à les informer et à les conseiller. Nous avons aussi proposé des analyses économiques approfondies aux clients de nos métiers de gestion d’actifs et d’investissement afin d’évaluer les répercussions des décisions prises au niveau mondial par les banques centrales et les États.

Comment les banques se mobilisent-elles pour accompagner la relance de l’économie au niveau mondial ?

William De Vijlder : La priorité, c’est désormais d’accompagner au mieux les plans de relance qui ont été votés par les autorités politiques. Nos actions en tant que banques s’inscrivent, de fait, dans la continuité des mesures prises depuis le début de la crise afin de soutenir la trésorerie des entreprises, de financer les projets d’investissement de nos clients, et plus largement de les conseiller dans leurs choix financiers. Les perspectives de croissance mondiale et européenne pour 2021 sont positives, et le Groupe entend y contribuer.

Quels sont les principaux risques que vous identifiez pour l’année 2021 ?

William De Vijlder : Le premier risque porte sur l’éventuel décalage de la reprise économique, notamment en Europe, du fait du rebond épidémique du premier trimestre. Le deuxième concerne la réduction progressive des aides des États. Comment les acteurs économiques vont-ils réagir ? Les entreprises les plus fragiles vont-elles cesser leur activité ? Quel impact sur les courbes du chômage ? Autant d’inconnues avec lesquelles il va falloir composer. Le troisième risque, c’est l’ampleur du choc subi par les entreprises, dont certaines ne pourront assurément pas reprendre leur niveau d’activité d’avant la pandémie de la Covid-19, du moins à court terme. Elles vont devoir simultanément renforcer leurs fonds propres, rembourser les dettes contractées et retrouver le chemin de la croissance.

Je suis cependant assez optimiste. La sortie de crise se profile, l’économie des États-Unis va repartir plus rapidement que prévu, soutenus par leur gigantesque plan de relance, avec un puissant effet d’entraînement sur l’économie mondiale. Les avancées vaccinales devraient progressivement porter leurs fruits et les mesures restrictives s’alléger, surtout à partir du troisième trimestre. Ce sursaut de confiance devrait accompagner positivement la reprise.