Rapport intégré 2020

Entretien avec Jean-Laurent Bonnafé

Comment le Groupe s’est-il mobilisé pour soutenir ses clients, l’économie, et répondre aux besoins les plus prégnants de la société ?

Jean-Laurent Bonnafé : Dès le début de la crise sanitaire, BNP Paribas a soutenu l’ensemble des acteurs économiques, afin de répondre à leurs besoins immédiats et les accompagner dans la durée. Nous avons ainsi octroyé des crédits à nos clients particuliers, accordé des reports d’échéances de remboursement pour les prêts en cours, mis en place une offre pour nos clients en situation de vulnérabilité et proposé une offre de prêt à taux zéro pour les étudiants et les apprentis.Nous avons aussi été très présents aux côtés de nos clients professionnels et « entreprises » qui, très vite, ont été confrontés à de forts enjeux de maintien de leur activité induisant parfois des problématiques de financement. Dans ce cadre, nous avons soutenu leurs besoins de trésorerie via nos offres de crédits et la distribution de plus de 120 000 prêts garantis par les États, en France, en Italie et aux États-Unis notamment ; nous avons en outre accordé des reports de remboursements de dettes et investi en fonds propres dans les PME et ETI françaises. Nous envisageons d’ailleurs de doubler nos investissements dans les PME françaises, pour les porter à 4 milliards d’euros d’ici à 2024. Au global, le volume de nos encours de crédits a progressé de 33 milliards d’euros en 2020 et le Groupe a levé 396 milliards d’euros de financement pour ses clients sur les marchés de crédits syndiqués, d’obligations et d’actions. À travers ce soutien massif à l’économie, nous avons consolidé notre positionnement de partenaire privilégié des entreprises en Europe.

Notre accompagnement pendant la crise s’est aussi porté, plus largement, vers la société : dans le cadre d’un vaste plan d’aide de près de 60 millions d’euros déployé avec nos partenaires associatifs dans une trentaine de pays, nous avons soutenu le secteur de la santé sous forme de dons aux hôpitaux et à divers programmes scientifiques de recherche, et accompagné nos collaborateurs s’engageant personnellement dans des actions de volontariat. De même, nous avons mis en place, pour les plus fragilisés par la crise, des actions de mécénat et de solidarité, visant en particulier à maintenir l’accès à l’éducation pour les jeunes, à soutenir la culture et à aider les associations spécialisées dans l’aide alimentaire et la santé.

Le plan stratégique 2017-2020 du Groupe est arrivé à son terme. Quel bilan en tirez-vous ? 

Jean-Laurent Bonnafé : Ce plan nous a en premier lieu permis de conduire avec succès la transformation digitale du Groupe et d’accélérer les projets à l’œuvre pour mieux répondre aux nouveaux besoins et usages de clients et de nos collaborateurs. Grâce à cette dynamique, nous avons notamment pu fluidifier et optimiser les parcours clients et concevoir de nouvelles offres, allant bien au-delà des simples services bancaires. Dans cette optique, nous avons largement mobilisé les énergies du Groupe dans tous nos métiers : la banque des particuliers propose une expérience digitale sans couture, et Nickel, qui a franchi le cap des 2 millions de comptes ouverts en avril 2021, est accessible aussi aisément en ligne que chez les buralistes ; nos clients « entreprises » bénéficient également de solutions digitales d’aide à la gestion de leur activité ; enfin, nous prenons appui sur les technologies de l’intelligence artificielle par exemple dans nos activités de marché et de banque de détail pour mieux servir nos clients. Ces avancées illustrent notre volonté d’allier le meilleur du digital et de l’humain, pour proposer un éventail complet de services et solutions, combinant aussi bien fluidité et autonomie que conseil et accompagnement personnalisés. L’efficacité démontrée de notre transformation digitale a en outre constitué un atout significatif pour garantir la continuité de nos activités dès les premières heures de la pandémie.Face aux grands enjeux sociaux et environnementaux de notre temps, la volonté d’accélérer en matière de finance durable, et d’en faire l’un des fers de lance du développement de nos activités était aussi au cœur des priorités de notre plan 2017-2020. Outre l’exclusion de notre portefeuille de tout nouveau financement des entreprises dont l’activité est centrée sur le pétrole et le gaz de schiste, et progressivement celles liées au charbon thermique(1), nous avons intégré des critères environnementaux, sociétaux et de gouvernance (ESG) dans tous nos processus opérationnels. Nous avons également développé, dans l’ensemble de nos métiers, des instruments de financement et d’investissement qui placent aujourd’hui le Groupe parmi les leaders mondiaux de la finance durable. À fin 2020, BNP Paribas se positionne notamment comme le n° 1 mondial pour l’émission d’obligations durables, le n° 2 mondial(2) pour l’émission d’obligations vertes et le n° 2 en EMEA(3) du financement de projets liés aux énergies renouvelables. Ces avancées significatives, couplées à la grande solidité financière du Groupe, nous permettent d’appréhender l’avenir avec confiance.