L’industrie bancaire exerce un rôle essentiel
de soutien aux économies
L’année 2020 aura été, à bien des égards, sans précédent. Apparue brutalement dans nos vies, la pandémie de la Covid-19 a d’abord été un choc sanitaire, touchant parfois durement nos familles et nos proches. Elle a aussi fortement affecté les interactions sociales et bouleversé les modes de travail, mais également marqué un coup d’arrêt à la dynamique de croissance mondiale, entraînant une contraction de 3,4 % à l’échelle planétaire. À l’exception notable de la Chine, toutes les grandes économies ont été frappées par cette onde de choc : – 3,5 % aux États-Unis, – 1,8 % en Asie et – 6,8 % au sein de l’Union européenne, avec toutefois des écarts substantiels d’un pays à l’autre.
Inédite par sa nature et par son ampleur, cette crise a ceci d’atypique qu’elle n’est pas le produit de dysfonctionnements macro-économiques ou financiers. Elle résulte du choix raisonné des États, dans la plupart des régions du monde, de protéger des vies en confinant leurs populations face à un risque sanitaire majeur. Ces restrictions, d’une nature que nous n’avions jamais connue, ont ralenti significativement l’activité économique durant de nombreuses semaines, bouleversé les mobilités et les flux, et obligé les entreprises à s’adapter dans des délais très resserrés, notamment en dématérialisant une partie de leurs activités. Les premières réponses à la crise, portées par les États et les banques centrales, ont été à la fois immédiates, fortes et coordonnées, notamment au sein de l’Union européenne. Elles ont pris la forme d’une politique volontariste visant à conjuguer levier budgétaire – grâce à des aides publiques massives, un dispositif de chômage partiel et un système de prêts garantis par l’État –, et levier monétaire. Les autorités publiques ont ainsi soutenu les circuits de financement de l’ensemble des acteurs économiques et conçu des prêts ciblés pour prévenir un durcissement des conditions financières liées au crédit et une possible recrudescence de faillites et de licenciements. La Banque centrale européenne a en outre temporairement racheté, dans le cadre du dispositif PEPP, des titres de dette au bénéfice des États et des grandes entreprises se finançant* sur les marchés. Si ces initiatives ont favorisé le redémarrage partiel des économies dès l’été 2020 et vont contribuer à une dynamique de reprise à moyen terme, elles ont renforcé le niveau d’endettement des États. Même une fois passé le plus fort de la crise sanitaire, nous pouvons craindre que certaines économies présentent pour un temps des fragilités, face à une potentielle hausse sensible du chômage et de la précarité, notamment parmi les plus jeunes.
L’industrie bancaire est intervenue dès les premières heures de la pandémie pour protéger l’ensemble des acteurs économiques d’une crise de liquidités et préserver leurs capacités d’investissement.
Jouant pleinement son rôle d’opérateur essentiel au service de l’économie, BNP Paribas s’est ainsi mis en ordre de marche de manière extrêmement réactive. Il s’est agi en priorité d’assurer la continuité des flux financiers, de conseiller et d’accompagner tous nos clients et de prendre en charge leurs demandes de manière aussi rapide que personnalisée. Prenant appui sur la solidité financière du Groupe et sur la puissance d’exécution de son modèle diversifié et intégré, nous avons contribué de manière tout à fait significative à ce soutien massif à l’économie, avec l’ensemble de nos métiers et à travers tous nos territoires d’implantation. Présent tout autant aux côtés des professionnels et des PME que des grandes entreprises, pour répondre à leurs besoins de financement, le Groupe a joué un rôle prééminent de soutien à l’ensemble des acteurs économiques en Europe. Il m’appartient ici de souligner, au nom du Conseil d’administration, l’exceptionnelle mobilisation des équipes du Groupe, accompagnées pendant ces longs mois de crise par les dirigeants de BNP Paribas qui ont agi avec hauteur de vue, acuité et discernement pour soutenir au quotidien nos clients dans la difficulté et pour les conseiller face à la complexité de la crise que nous traversons.
Il importe désormais de nous projeter dans l’après-Covid, malgré la persistance de nombreux facteurs d’incertitude, qu’il s’agisse de la physionomie de la reprise, de la trajectoire des taux d’intérêt, de la capacité des États à rembourser leurs dettes ou des tensions commerciales susceptibles de perturber la fluidité des échanges internationaux. Face à la nécessité, mise en lumière par cette crise, de mieux préserver le bien commun, les enjeux liés au climat et à la transition écologique prennent une importance encore plus prégnante. Ils figurent au cœur des problématiques auxquelles les entreprises se doivent de répondre, en contribuant par l’exercice de leur activité à promouvoir une économie durable. De même, les turbulences économiques que la crise sanitaire entraîne dans son sillage génèrent une augmentation des inégalités sociales, ce qui plaide pour un modèle économique plus inclusif. Dans ce contexte, l’Union européenne s’est dotée d’un fonds européen de relance de 750 milliards d’euros à l’été 2020 pour atténuer les effets de la crise et stimuler la reprise en posant les bases d’une économie plus résiliente. Aux avant-postes en matière de finance durable, BNP Paribas prendra activement part à la mise en œuvre des plans de relance destinés à soutenir l’investissement et à accompagner la croissance. De même, nous portons de longue date la conviction que le renforcement de l’intégration des marchés de capitaux des États membres permettrait d’orienter l’épargne, abondante dans la période que nous traversons, vers des besoins significatifs d’investissements liés à la transition énergétique ou l’innovation numérique, fers de lance d’une croissance équilibrée et durable. Pleinement conscient de la responsabilité qui lui incombe, notre Conseil d’administration agira avec exigence et constance pour mettre la finance au service d’un futur plus soutenable et pour accompagner, avec l’appui de nos actionnaires, ces nouvelles exigences éthiques, environnementales et sociétales.
* Pandemic Emergency Purchase Programme.
Aux avant-postes en matière de finance durable, BNP Paribas prendra activement part aux plans de relance destinés à soutenir l’investissement et à accompagner la croissance.