Rapport Intégré 2019

Enjeux et écosystème

La Raison d’être dont s’est doté BNP Paribas fin 2019 souligne l’ambition du Groupe de figurer parmi les leaders de la finance durable. Comment cela se traduit-il concrètement ?

J.-L. B. — Notre ambition, appuyée sur la conviction que personne ne gagne véritablement dans un monde qui perd, est de combiner performance économique et impact positif sur la société. Nos engagements actuels sont déjà concrètement tournés vers le financement de l’économie réelle et la création de valeur durable. Ce que nous appelons Raison d’être chez BNP Paribas, c’est la synthèse de trois textes élaborés au cours des cinq dernières années en impliquant de nombreux collaborateurs et traitant chacun de sujets essentiels : notre mission, notre éthique et notre engagement dans la société civile. Notre Raison d’être est donc profondément ancrée dans nos pratiques ; notre ambition de contribuer à une croissance durable s’appuie sur un processus de transformation en profondeur. Ainsi avons-nous, dès 2011, intégré une double dimension sociale et environnementale à notre stratégie. Le Groupe lutte notamment contre le changement climatique en participant de manière significative au financement des énergies renouvelables (15,9 milliards d’euros à fin 2019, ce qui place BNP Paribas au premier rang européen). En outre, nous avons cessé en 2017 de financer tout nouveau projet de centrale à charbon, ainsi que les clients spécialisés dans les hydrocarbures non conventionnels. En 2019, puis en 2020, nous nous sommes engagés à ne plus avoir de client dont l’activité est liée au charbon thermique(1). Plus généralement, nous procédons à l’intégration de critères ESG(2) dans tous nos processus opérationnels et développons, dans l’ensemble de nos lignes de métier, des solutions et instruments qui nous placent parmi les leaders de la finance durable sur le plan mondial. Dans cette démarche, notre Direction de l’Engagement coordonne l’effort de toutes nos activités en faveur de l’environnement et de l’inclusion, avec une attention particulière portée à la jeunesse, l’entrepreneuriat social et les communautés locales.

Quelles sont vos perspectives pour 2020 et au-delà ?

J.-L. B. — Au terme du plan 2020, nous aurons renforcé notre système de contrôle interne et de conformité, et largement amélioré notre efficacité opérationnelle avec une expérience client réinventée. Nous allions le meilleur du digital et de l’humain afin de proposer un éventail complet de solutions répondant aux besoins et nouveaux usages de nos clients. Nous entendons poursuivre notre transformation, avec comme piliers la digitalisation et l’intégration du développement durable. Ainsi, nous préparons résolument la banque de demain qui verra notre offre de services s’étendre à des plateformes agrégeant des solutions multiples, internes et externes. L’approfondissement de cette stratégie implique la poursuite de nos investissements dans le digital, la data et le développement de méthodes de travail toujours plus agiles, en collaboration avec d’autres acteurs.

La décennie qui s’ouvre à nous invite à rechercher tous les moyens de continuer à servir utilement nos clients, et plus largement l’ensemble de la société. L’un des enseignements de la crise sanitaire de 2020 est que les risques collectifs ne sont pas une menace abstraite. Ils s’appliquent à bien d’autres sujets que la santé : le climat, la biodiversité, l’accès à l’eau, l’éducation… La Banque doit prendre toute sa part dans la recherche du bien commun, en accélérant son soutien à la transition écologique et en se donnant les moyens d’être plus inclusifs, notamment pour les plus fragiles. Nous veillerons à mobiliser toutes les expertises du Groupe afin de proposer des solutions innovantes, durables et inclusives.

Entretien réalisé en mai 2020.

(1) Objectif à 2030 au sein de l’OCDE et d’ici à 2040 dans le reste du monde.

(2) Critères Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance.