Rapport Intégré 2019

Message de Jean Lemierre

Président du Conseil d’administration de BNP Paribas

Avant de revenir sur quelques éléments d’analyse propres à l’année 2019, nous ne pouvons naturellement ignorer la crise sanitaire sans précédent liée au Covid-19 qui, en l’espace de quelques semaines, a touché l’ensemble des régions du monde, entraînant dans son sillage des conséquences humaines, sociales et économiques particulièrement lourdes, dont nous ne mesurons pas encore aujourd’hui réellement l’ampleur. Sur un plan humain, cette crise sans précédent nous affecte tous, dans nos entourages proches, de manière brutale et nous en ressentirons de manière significative et durable les conséquences économiques. Les banques, en leur qualité d’opérateur essentiel de la vie économique, ont un rôle déterminant à jouer dans cette crise pour soutenir étroitement leurs clients en proie aujourd’hui à des difficultés significatives et pour les accompagner de la meilleure façon sur le chemin long et difficile d’une reconstruction collective.

CONSTRUIRE, AU NIVEAU EUROPÉEN, LES CONDITIONS D’UNE PERFORMANCE GLOBALE

Avant que cette crise ne redessine pour partie les enjeux auxquels le monde est désormais confronté, nous avons connu une année 2019 contrastée sur le plan économique, marquée par une dynamique de croissance mondiale modérée et par la persistance de tensions commerciales et géopolitiques. L’essor des tentations protectionnistes, qui ont notamment entraîné l’exacerbation des rivalités commerciales entre les États-Unis et la Chine, ainsi que la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, ont contribué à mettre en place un contexte économique incertain. À cette instabilité vient s’ajouter un cadre réglementaire contraignant pour les banques européennes, là où les États-Unis notamment sont plus avantagés par la réglementation en termes d’investissements financiers.

Dans ce contexte singulier, financer l’économie via les marchés de capitaux s’avère de plus en plus complexe. C’est pourquoi l’initiative européenne visant à renforcer l’intégration des marchés de capitaux des États membres s’avère essentielle même si son avancée est lente et difficile. À l’heure où l’environnement de taux bas devient la norme, elle permettrait d’orienter l’épargne abondante vers des besoins d’investissement majeurs tels que la transition énergétique ou l’innovation numérique et, ainsi, accroître la capacité des banques à financer des projets et infrastructures au cœur de l’économie réelle.

MAINTENIR DE SOLIDES CAPACITÉS D’INVESTISSEMENT

Si la politique monétaire de la Banque Centrale Européenne, qui conjugue depuis plusieurs années injection massive de liquidités et baisse des taux d’intérêt directeurs, a produit des effets favorables sur la solvabilité des États, des entreprises et des ménages, elle contraint cependant les banques à trouver de nouvelles sources de revenus pour maintenir leurs capacités d’investissement et poursuivre leur croissance. L’économie de plateformes, qui consiste à créer un large écosystème de partenaires pour donner naissance à des services innovants en un point d’accès unique, recèle à cet égard un potentiel de développement significatif. La mise en place de ces modèles économiques nouveaux se trouve facilitée par le modèle diversifié et intégré de BNP Paribas qui démontre ici sa pertinence. Grâce à la complémentarité de nos métiers et à notre solidité financière, nous avons en effet la stabilité nécessaire pour prendre toute notre part aux mutations économiques en cours. Notre modèle, soutenu par une politique exigeante d’éthique et de conformité qui est le gage de la confiance de nos clients et de nos actionnaires, nous place dans les meilleures conditions pour affronter les défis majeurs de notre temps, qu’ils soient économiques, technologiques, environnementaux ou sociétaux.